quelle chance pour ces élèves de CM1 d'avoir un enseignant botaniste qui va les passionner d'histoires extraordinaires sur les végétaux!! j'aurai aimé avoir cette opportunité!
pour se donner des idées de jolies histoires de plantes, rien de tel que de feuilleter Le génie des végétaux de Bock, ou de regarder une cassette de la collection la vie privée des plantes, ou le double dvd super plantes!
voilà quelques idées pour l'aider:
- Que sont des plantes myrmécophiles?
Parmi les quelque 300.000 espèces de plantes à fleurs, environ 500 ont établi d'une façon ou d'une autre une relation avec les fourmis. Ces plantes vivent en véritable symbiose avec des colonies de fourmis puisque chaque partenaire de cette liaison en tire un bénéfice. Les fourmis reçoivent généralement de la plante un abri ou de la nourriture, tandis que la plante est protégée par les fourmis contre des herbivores ou même contre d'autres plantes. Les plantes myrmécophiles se trouvent sur tous les continents, surtout dans les tropiques. Il y a des fougères myrmécophiles, des arbres myrmécophiles, des palmiers, des aracées et même des orchidées myrmécophiles. La relation de coopération entre les plantes et les fourmis est donc apparue plusieurs fois au cours de l'évolution. Il s'agit le plus souvent d'un lien fixe entre une espèce végétale et une espèce de fourmi.
Les Rubiacées myrmécophiles
De nombreuses plantes de la famille du caféier (Rubiaceae) ont une relation particulière avec les fourmis. Dans les forêts tropicales de basse altitude situées près des rivières, dont le sol est humide ou souvent inondé, beaucoup d'espèces de fourmis construisent leurs nids haut dans les arbres. Les parois de ces nids sont faits de débris organiques cimentés par du limon. Les fourmis choisissent souvent une Rubiacée comme arbre hôte. Ces plantes portent souvent de grandes quantités de pucerons et de cochenilles qui se nourrissent de la sève et qui excrètent des liquides riches en sucres. Ces derniers servent de nourriture aux fourmis qui, à leur tour, protègent les pucerons et les cochenilles contre les prédateurs.
Certaines Rubiaceae se sont tellement bien adaptées à la présence de fourmis qu'elles ont développé des structures dans lesquelles les fourmis peuvent habiter. Ces structures ont des formes diverses : les tiges peuvent être creuses ou les feuilles peuvent développer à leur base des petits sacs ou des petites urnes. Les adaptations les plus remarquables se rencontrent chez les Myrmecodia et les Hydnophytum d'Asie tropicale et d'Australie. Ces épiphytes forment à la base de leur tige un gros bulbe creux, parcouru de cavités reliées par des couloirs et dans lesquelles vivent les fourmis. La plante et les fourmis vivent en parfaite symbiose. La plante fournit un abri idéal pour les nids des fourmis, tandis que les fourmis protègent la plante contre les insectes ravageurs. Par ailleurs, les fourmis fournissent aussi de la nourriture. Dans les bulbes creux de la plante il y a des petites glandes qui peuvent absorber des éléments nutritifs. Ceux-ci proviennent de la décomposition de fourmis mortes ou de débris de matière organique et peuvent ainsi être absorbés par la plante.
On rencontre des plantes myrmécophiles dans de nombreux groupes végétaux. En voici quelques exemples.
La plante à urnes
La plante à urnes (Dischidia pectenoides) a des feuilles creuses qui peuvent servir de nid aux fourmis. Les fourmis entraînent avec elles de la matière organique qu'elles accumulent dans leurs nids. La plante développe des racines adventives dans leurs feuilles creuses. C'est ainsi qu'elles peuvent absorber les minéraux à partir des débris organiques accumulés par les fourmis. Les fourmis, elles, ont trouvé un endroit sûr pour leurs nids.
Les fougères myrmécophiles
Les fougères épiphytes du genre Lecanopteris développent des rhizomes épais et creux. C'est dans ces rhizomes que vivent les colonies de fourmis. La plante profite des minéraux provenant de la décomposition des matières organiques apportées par les fourmis. Les fourmis, elles, profitent d'un nid préfabriqué.
L'Acacia cornigera
L'Acacia cornigera est un arbre pionnier d'Amérique latine. Ses épines creuses abritent des fourmis agressives. Ces fourmis protègent la plante contre les animaux nuisibles; chaque insecte qui se pose sur l'arbre est immédiatement mangé ou chassé par les fourmis. Ces insectes éliminent même des plantes grimpantes ou des plantes qui se développent trop près de l'Acacia. Outre les possibilités de nidification dans ses épines creuses, l'Acacia fournit encore de la nourriture aux fourmis. Les folioles sont munies de protubérances riches en protéines. Cette forme de symbiose se retrouve également chez de nombreuses espèces africaines d'Acacia.
Le Cecropia
Cet arbre pionnier d'Amérique tropicale vit en symbiose avec les espèces de fourmis du genre Azteca particulièrement agressives. Ces fourmis habitent dans les troncs creux. Lorsqu'on frappe le tronc d'un Cecropia, l'on entend bien qu'il sonne creux. Juste au-dessus du point d'insertion des feuilles, la paroi du tronc est particulièrement mince; elle est facilement percée par les fourmis qui ont ainsi accès aux cavités. Comme chez l'Acacia cornigera, les fourmis défendent "leur" arbre.
Le Cecropia nourrit aussi "ses" fourmis. A la base du pétiole se développent de minuscules bâtonnets riches en hydrates de carbone. Ces "corps de Muller" sont consommés par les fourmis.
Palmiers myrmécophiles
Les rotins sont des palmiers grimpants des forêts tropicales asiatiques. Leurs longues tiges flexibles servent à la fabrication de meubles en rotin. Certaines espèces de rotins vivant en symbiose avec des fourmis.
Ces palmiers sont souvent munis de forts aiguillons. Ils grimpent grâce à de longs flagelles qui sont recouverts de crochets en forme de hameçon. Ces flagelles se balancent au gré du vent et s'accrochent ainsi à la végétation. Plusieurs rotins ont leur méristème protégé par une spathe fibreuse; c'est dans cette gaine que vivent les colonies de fourmis. Elles sont agressives et mordent dans tout ce qui touche "leur' palmier.
Une orchidée myrmécophile (Schomburgkia tibicinis)
Les pseudobulbes de cette orchidée sont creux et constituent un lieu de nidification pour les fourmis. Celles-ci apportent des débris organiques à la plante. Les deux parties en tirent un bénéfice.
Un tillandsia myrmécophile (Tillandsia caput-medusae)
Les bases imbriquées des feuilles de ce tillandsia forment une sorte de chambre dans laquelle vivent des colonies de fourmis. Celles-ci accumulent des débris organiques dans leurs nids.
Eléosomes
De nombreuses graines de plantes à fleurs possèdent une excroissance charnue, provenant d'une partie du tégument. Cet éléosome est très riche en graisses et en hydrates de carbone. Les fourmis en raffolent. Lorsqu'une fourmi trouve ce genre de graine, elle emporte vers son nid l'éléosome et bien sûr, la graine qui y est attachée. Après un certain temps, l'éléosome se détache de la graine qui reste sur place, mais qui a été entraînée suffisamment loin de la plante mère et lui permettra de pousser sans compétition.
Des exemples sont fournis par l'anémone sylvie (Anemone nemorosa), la chélidoine (Chelidonium majus) et plusieurs violettes indigènes. Chez le ricin (Ricinus communis), fréquemment cultivé comme annuelle d'ornement, cet éléosome est très grand et bien visible.
- Le cocotier de mer (Lodoicea maldivica) est un palmier (famille des Arécacées) originaire des Seychelles et des Maldives qui produit la plus grosse graine du monde. Sa noix est surnommée coco-fesses et peut atteindre une vingtaine de kilogrammes.
- Mimosa pudica ou Mimosa sensitive, comme de nombreuses plantes, elle ferme ses folioles le soir mais celle-ci a poussé plus loin ses prouesses cinétiques :
il suffit d'effleurer les folioles pour que celles-ci se replient instantanément. quelques minutes plus tard, elles reprennent lentement leur position initiale. Il s'agit de l'un des mouvements les plus spectaculaires du règne végétal.
Les points de flexion sont des cellules situées soit sur l'axe central de la feuille ou sur le point joignant le pétiole et la tige. Ces cellules sont les cellules motrices, elles se gonflent le jour et se dégonflent la nuit. Elles peuvent aussi en cas de contact physique se remplir ou se vider d'eau. ce qui actionne un mécanisme de levier sur les folioles ou sur l'ensemble de la feuille.
- Les mouvements des élatères des spores de prêle (equisetum sp. pl.(Equisetaceae))
Les spores de prêles, à l'observateur munie d'une loupe, apparaissent animées de mouvements aléatoires. Elles sautent.
Dans ce cas, le mouvement est dû à deux facteurs :
une particularité anatomique : la paroi de la spore est découpée en spirale selon un schéma de découpe très précis,
une particularité biochimique : la partie externe de la paroi est hydrophile (cellulose) et sensible aux variations d'hydratation alors que la partie interne semble moins hydrophile. Les élatères se comportent ainsi comme des bilames. Cette courbure peut se réaliser brutalement.
- Les thigmonasties
Ces mouvements sont dus à des variations différentielles de turgescence mais ce sont des mouvements actifs, réversibles en réponse à une stimulation de l'environnement. Le sens du mouvement dépend essentiellement des caractéristiques de l'organe et est indépendant de la direction du stimulus. Le stimulus est ici un choc. Pour les plantes étudiées, un phénomène électrique comparable à un potentiel d'action est généré au niveau du stimulus et se propage jusqu'au lieu de la réponse.
une plante carnivore : la dionée gobe-mouche (Dionea muscipula Ellis (Droseraceae))
La capture d'insectes par les feuilles de Dionée gobe-mouche:
Le mécanisme est assez semblable à celui des mouvements de la sensitive, mais dans ce cas on en comprend très bien la signification et l'intérêt pour la plante. Les plantes carnivores se sont développées dans des lieux où pour différentes raisons (acidité du milieu par exemple) la nutrition azotée est un facteur limitant. Le mouvement rapide de fermeture des folioles se réalise dans une situation où :
les folioles ouvertes représentent un leurre pour les insectes (nectar),.
les folioles fermées se disposent en forme de "cage" qui emprisonne l'insecte,
le stimulus ne se déclenche qu'au niveau de pois sensibles disposés au milieu des folioles,
le piège refermé, des glandes digestives secrètent des enzymes qui digèrent les parties consommables de l'insecte,
le piège reste fermé s'il y a une proie mais se rouvre si la fermeture était due à un choc sans intérêt.
Ensuite, la stimulation due à la capture se traduit par une secrétion d'enzymes hydrolythiques qui digèreront en partie le cadavre de l'insecte. Le mouvement de réouverture est toujours lent, une journée si la stimulation n'a pas permis la capture (par exemple, une stimulation expérimentale), beaucoup plus longtemps si le mécanisme de digestion est enclenché.